T.C. "Tommy" Douglas

« La plus grande personnalité canadienne »

1904-1986

Tout comme J. S. Woodsworth, premier chef de la CCF, Tommy Douglas est l’un des héros les plus importants de notre mouvement. M. Douglas a été le premier chef d’un gouvernement socialiste sur ce continent et le premier chef du NPD fédéral. Il est le père de l’assurance-maladie au Canada. Il est difficile d’imaginer un personnage plus marquant de l’évolution du NPD et du socialisme au Canada. L’histoire a été indulgente pour Tommy Douglas, même s’il n’a jamais été Premier ministre. Il est très apprécié par le grand public, maintenant comme jamais.

Tommy Douglas était un petit homme au grand cœur. Représentant élu pendant 44 ans, son travail d’amour au nom des hommes et des femmes de ce pays a changé à jamais la nature de notre société. Il s’est fait le défenseur des Canadiens. Ses réalisations sont légendaires.

De petite taille, M. Douglas ne manquait ni d’intelligence, ni de courage. Pendant sa longue carrière politique, il s’est mérité une réputation d’esprit et d’éloquence dévastatrice ainsi qu’un respect universel pour toujours défendre ce en quoi il croyait, peu importe l’impopularité de l’enjeu.

M. Douglas est né le 20 octobre 1904, à Falkirk, en Écosse. Sa famille a émigré au Canada en 1910, s’établissant à Winnipeg. Ils retournèrent à Glasgow pendant la Première guerre mondiale, pour revenir à Winnipeg, alors qu’il avait 14 ans.

Il commence comme apprenti imprimeur chez le Winnipeg Free Press et le Grain Trade News. Avant cela, à 13 ans et encore à Glasgow, il avait travaillé dans une usine de whisky.

À 19 ans, il avait non seulement obtenu sa carte de compagnon imprimeur, mais il se faisait aussi connaître comme prêcheur baptiste dans sa première église à Austin, au Manitoba. C’est là qu’il se lie d’amitié avec J. S. Woodsworth, prédicateur méthodiste et futur chef de la CCF.

Il a obtenu un baccalauréat au Collège Brandon, où il était camarade de classe de Stanley Knowles. Il a fait des études supérieures à l’Université McMaster, où il a fait sa maîtrise.

En 1934, M. Douglas, pasteur de l’église baptiste de Weyburn, fit sa première incursion en politique électorale en se présentant, sans succès, comme candidat provincial pour le Parti agricole-travailliste de la Saskatchewan.

Pendant qu’il pondérait la route à suivre, le surintendant de l’Église baptiste de l’ouest canadien lui signifia de choisir entre la politique ou l’église… les deux n’étant pas possible.

Cet ultimatum n’empêcha pas M. Douglas de briguer les suffrages lors de l’élection fédérale de 1935, en tant que candidat de la CCF dans la circonscription fédérale de Weyburn.

Il est alors élu l’un des premiers députés de la CCF à la Chambre des communes. Il sera député pendant neuf ans.

En 1941, il est élu président de l’aile provinciale de la CCF, en Saskatchewan, dont il devint chef lorsque George Williams s’en est allé outre-mer pendant la Seconde guerre mondiale. En 1942, avec toute l’apparence d’une élection imminente, M. Douglas met en branle un cabinet fantôme de comités du parti et organise les députés provinciaux sous C.M. Fines.

M. Douglas a démissionné de son siège fédéral pour diriger la CCF de la Saskatchewan lors de l’élection mémorable du 15 juin 1944. Il mène le parti à une victoire écrasante, remportant 47 des 53 sièges. À l’âge de 39 ans, il prend la tête du premier gouvernement socialiste démocratique en Amérique du Nord.

À titre de Premier ministre de la Saskatchewan, il a présidé à la naissance de l’hospitalisation publique et de l’assurance-maladie. Au cours de cinq mandats comme premier ministre provincial, M. Douglas a préconisé des réformes qui ont fait de la Saskatchewan une société progressiste et prospère.

Plus de 100 projets de loi, dont 72 visaient des réformes sociales ou économiques, ont été adoptés pendant la première année de la CCF au pouvoir. Au bout de deux ans, la taxe de vente sur la nourriture et les repas avait été supprimée et la dette provinciale avait été réduite de         20 millions $.

De nouveaux ministères ont été mis sur pied, reflétant les priorités du gouvernement, dont le ministère des Coopératives, le ministère du Travail et le ministère du Bien-être social. Pour payer cela, tous les ministres de la CCF acceptèrent une baisse de salaire de 28 %.

En 1944, les retraités pouvaient se prévaloir gratuitement de services médicaux, hospitaliers et dentaires. Le traitement d’affections comme le cancer, la tuberculose, les troubles mentaux et les maladies vénériennes est gratis pour tous.

En 1947, M. Douglas a introduit l’hospitalisation universelle à un coût de 5 $ par année, par personne. « C’est payé par le Trésor. Au lieu de tomber sur le dos des malades, le fardeau de ces factures d’hôpital est réparti parmi tous » a-t-il dit. En 1959, douze ans plus tard, lorsque les finances de la province lui semblaient être en assez bonne posture, M. Douglas annonçait la mise en place du régime d’assurance-maladie. Ce régime serait universel, prépayé, administré par l’État, fournirait des soins de santé de haute qualité, y compris les soins préventifs, et serait accepté par les prestataires et les bénéficiaires du service médical.

La Crown Corporation Act (Loi sur les sociétés d’État) a ouvert la voie à des réalisations telles que les lignes aériennes et d’autobus provinciales. Le Timber Board s’appropria le contrôle de l’exploitation forestière, de sorte que l’industrie puisse prospérer sans détruire les forêts. Plus tard, des conseils de commercialisation du poisson et de la fourrure ont été établis.

Cependant, aucune société d’État a eu un impact aussi grand pendant les années Douglas que la Saskatchewan Power Corporation. Avant l’administration Douglas, seuls 300 ménages ruraux avaient l’électricité. En 1964, 65 000 foyers agricoles étaient branchés au réseau électrique construit par SaskPower.

SaskTel fournissait l’accès au téléphone abordable, de qualité et quasi universel partout dans la province.

La CCF a introduit la Loi sur les syndicats, qui rendait la négociation collective obligatoire et qui élargissait les droits des fonctionnaires. La loi a été décrite par Walter Reuther comme « la composante la plus progressiste d’une législation du travail sur le continent ». D’autres lois établissaient des normes en ce qui concerne l’indemnisation des travailleurs, le salaire minimum, des congés statutaires et une commission des relations du travail. L’adhésion syndicale a augmenté de 118 % en quatre ans seulement.

Prenant appui sur le slogan de la campagne de 1944 « l’humanité d’abord », le premier budget de la CCF consacrait 70 % de ses dépenses à la santé, au bien-être et à l’éducation. Les districts scolaires ont été ramenés à une taille plus efficace. Les salaires des enseignants ont été augmentés. L’Université de la Saskatchewan fut élargie pour inclure une faculté de médecine.

Le développement industriel et la diversification économique étaient les principaux objectifs du gouvernement Douglas. L’administration a aidé les investisseurs privés à développer l’exploitation minière de la potasse, une aciérie, les pipelines ainsi que l’expansion du pétrole et du gaz. Lorsque M. Douglas prit le pouvoir, 80 % du PIB de la province était généré par l’agriculture. En 1957, celle-ci ne représentait que 35 % de l’activité économique, même si un million de plus de terres arables étaient cultivées.

« Si jamais un homme politique a négligé sa propre circonscription, c’est moi » écrivait            M. Douglas dans un article préparé peu de temps avant sa mort. « J’avais bien dit à mes gens, avant qu’ils ne me nomment, que si je devais être d’une quelconque utilité pour le parti, il me faudrait passer 95 % de mon temps sur la route ».

Parmi les réalisations politiques de Tommy Douglas, notons la plus mémorable de toutes, à savoir le premier régime d’assurance-maladie d’État d’un gouvernement nord-américain ainsi que l’assurance-automobile publique, l’électrification rurale et une foule d’autres programmes sociaux novateurs.

Dans ses écrits, M. Douglas a déclaré qu’on avait dit de lui qu’il était « un radical plutôt dangereux dans la communauté, incitant les chômeurs à demander plus d’argent et se mêlant de ce qui ne le regardait pas ». Mais Tommy Douglas estimait que c’était bel et bien de ses affaires.

À sa mort le 24 février 1986, à l’âge de 81 ans, M. Douglas a été salué comme « un homme qui a bien agi dans un monde méchant ».

En 2004, près de vingt ans après sa mort, Tommy Douglas a remporté le concours national « La plus grande personnalité canadienne » de la chaîne de télévision CBC. Parmi les candidats qu’il a éclipsé pour le titre figuraient Lester Pearson, Pierre Trudeau et Terry Fox.

Tommy Douglas

  • Député : 1935-1940

  • Premier ministre de la Saskatchewan : 1944-1961

  • Député : 1962-1979

Sous l’égide de Tommy Douglas, le gouvernement de la Saskatchewan a apporté les mesures novatrices suivantes :

  • Fourni une couverture médicale, dentaire, médicaments complète pour ceux nécessitant une aide de l’État.

  • Établi l’égalité de l’éducation pour tous.

  • Introduit le service d’ambulance aérienne, essentiel pour le Nord.

  • Le premier à assurer une couverture hospitalisation universelle.

  • Le premier à introduire un bureau du budget aux fins de planification à long terme.

  • Le premier à introduire une assurance gouvernementale.

  • Le premier gouvernement à permettre à tous les travailleurs de négocier collectivement, y compris les fonctionnaires.

  • Le premier conseil des arts au Canada.

  • Le premier à introduire une loi relative à la sécurité dans l’agriculture en Amérique du Nord.

  • Le premier à accorder le droit de vote à 18 ans.

  • Le premier à introduire la journée de travail de huit heures, la semaine de travail de cinq jours et des congés payés pour les travailleurs.

  • La première Cour des petites créances en Amérique du Nord.

  • La première Déclaration des droits au Canada.

  • Le premier régime d’assurance-maladie universel en Amérique du Nord.

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